Le littoral Français s’effondre de plus en plus!

Lors de cet hiver 2013-2014 qui restera dans les annales de l’érosion, pas moins d’une trentaine de tempêtes remarquables, contre aucune en 2013 ont balayé les côtes françaises.

Sur le littoral atlantique, les 230 kilomètres de côtes sableuses entre l’estuaire de la Gironde et les premiers rochers de la côte Basque ont battu en retraite d’environ 20 mètres.

À l’érosion marine de l’Aquitaine ont fait écho les submersions constatées aussi bien à Biarritz ou Bayonne, sur la côte basque, qu’à Morlaix ou Quimperlé, sur la côte bretonne. Au point que les spécialistes tirent à nouveau la sonnette d’alarme. La mer monte, grignote les littoraux, bien aidée par l’action des hommes. Il y a donc urgence à se préparer… au pire.

Une érosion qui s’accélère

Le phénomène, naturel à l’origine, n’est pas récent : il dure depuis le dernier maximum glaciaire, il y a 20 000 ans, quand la calotte polaire s’étendait jusqu’aux PaysBas.

Mais le problème est que ce phénomène lent et régulier est aujourd’hui fortement accéléré par les rejets massifs de gaz à effet de serre (GES). Et les compteurs s’affolent. « Jusqu’à la fin du XIXe siècle, la hausse n’a pas dépassé 0,5 mm par an, explique ainsi Annie Cazeneuve, directrice du Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales (Legos).

Elle s’est établie en moyenne à 1,7 mm par an au XXe siècle et a atteint 3,2 mm sur les deux dernières décennies. » Le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), paru en septembre 2013, estime qu’à la fin du XXIe siècle, la hausse du niveau des mers sera d’au moins 40 cm et pourrait atteindre… 1 m !

Or, au cours du XXIe siècle, l’élévation du niveau des mers va devenir la cause principale des dommages littoraux et au-delà de 2100, on devrait assister à des submersions permanentes de zones côtières basses », prévient Gonéri Le Cozannet, en charge du programme « Changement climatique et vulnérabilité » au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM)

MODÉLISATIONS. Sur les communes concernées, l’état et les collectivités locales élaborent des programmes d’action et de prévention des inondations (PAPI) renforcés par des plans de protection des risques littoraux (PPLR). « Pour les établir, nous allons bénéficier d’outils de modélisation qui vont nous permettre de définir les zones qui seront affectées par le recul des côtes ou des submersions dans les prochaines décennies », souligne Cyril Mallet, de l’Observatoire de la côte aquitaine. Sur ces zones, toute nouvelle construction sera interdite et les villes ne pourront plus s’étendre.

De plus, les PAPI et PPLR en cours de discussion ne laissent la place à aucun doute. Au cours de ce siècle, des maisons seront détruites, des usines déménagées vers l’intérieur des terres et des stations touristiques entières devront-être déplacées.

 

quelque 220 projets recevaient dans les Landes des crédits européens par le biais du Fonds européen de développement régional (Feder) et du Fonds social européen (FSE) pour un total de 37 millions d’euros, selon le portail d’informations de ces fonds. Des projets abondés par l’Europe, et souvent par l’Etat, la Région et le département, qui permettent de développer des initiatives innovantes, améliorer le quotidien des habitants, et entretenir un certain patrimoine historique ou environnemental, malgré un contexte économique difficile. Quelques exemples sur ces dernières années.

Fer de lance de la défense du patrimoine naturel, culturel et linguistique des Landes, l’écomusée de Marquèze bénéficie depuis longtemps déjà de crédits européens. Grâce au Feder pas moins de 1,3 M d’euros ont été alloués entre 2000 et 2006 pour faire évoluer un musée alors un peu trop figé dans le 19e siècle (20% du coût total des travaux). Une rénovation qui « n’aurait guère été possible sans les financements européens », reconnaissait alors Dominique Coutière, président du Parc naturel régional des Landes de Gascogne.

Même logique aujourd’hui au Marais d’Orx dont les circuits de visite rouvriront en mars 2015 après une année de travaux permis par les fonds de l’UE. La réserve naturelle bien connue pour ses vols de spatules blanches, est en totale restructuration : construction de passerelle en bois à fleur d’eau et observatoires à oiseaux. Ici le Feder apporte 20% des 3,3 millions d’euros que coûte l’opération (Etat 20%, département 35%, région 13%, etc.)

Innovation et emploiAlors que la Politique agricole commune est souvent décriée ici et là, l’Europe investit aussi bien sûr dans l’agriculture et l’agro-alimentaire. Des associations pour le maintien de l’agriculture paysanne des Landes ont obtenu des aides, tout comme une société qui développe de nouvelles variétés de minis-kiwis vers Peyrehorade.

Spécialisée dans les surgelés haut de gamme (restaurateurs, Picard…), Saveurs & Créations à Pontonx bénéficie du Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader). Créée en 2005, l’entreprise était au bord du dépôt de bilan en 2006 mais grâce aux aides venues de l’Europe, de la région et du département, elle emploie désormais 25 salariés auxquels s’ajoutent de nombreux saisonniers. « Les aides nous permettent d’investir plus tôt et de prendre le risque qu’on n’aurait pas pu prendre. On peut développer notre chiffre d’affaires, créer de l’emploi et continuer à grandir », se félicite David Parfouru, directeur du site.

Protection de la natureDans ce département très touristique, plusieurs millions d’euros sont par ailleurs allés aux voies vertes littorales et aux pistes cyclables, de Léon à Biscarrosse, ou pour des aménagements de plan-plage comme à Contis ou Ondres. Et les pôles d’échange multimodal des gares de Dax et Mont-de-Marsan ont aussi profité des fonds européens, pour respectivement 2,1 millions (sur 7,6) et 1,3 million (sur 4,3).

De nombreux projets sur la préservation de la nature sont aussi cofinancés par l’UE, comme la protection des anguilles du lac de Soustons par l’association Migradour.

Du côté du Fonds social européen (FSE), les projets sont multiples, de la création d’une ludomobile en milieu rural à Ossages (85% des 21.000 euros qu’a coûté le projet) à la mise en oeuvre d’un plan pour l’emploi dans le bassin du Seignanx (236.000 euros apportés sur les 562.000) ou à l’accompagnement de jeunes en risque d’exclusion avec la Mission locale landaise.

Des fonds qui abondent donc dans tous les pans de la société landaise et qui montrent une Europe aidant de nombreux projets économiques, culturels et patrimoniaux, loin des clichés d’une institution sourde aux besoins des populations alors que se profilent dans moins de trois semaines des élections européennes (25 mai) où l’abstention fait figure d’épouvantail.